Les enfants de Mahyoro

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Les grandes vacances sont arrivées juste avant. Les enfants du village observent dans des rires enivrés le départ de l’hôpital mobile et l’agitation ponctuelle de ceux qui ont changé le quotidien de quelques semaines. Ceux-là auront pu toucher la peau blanchâtre d’un être de passage attendant son transport. Loin d’ici, d’autres vacances ont envoyé quelques Muzungu qui, bien rangées dans des 4x4 aux couleurs de la brousse, ne passeront pas par ici. Le parc, à un peu plus d’une heure d’ici, prend soin de la douce vie des éléphants. La saison sèche s’installe doucement. Les routes, compactées ces derniers mois comme un ciment lissé par les pluies, se décompose à chaque passage, et libère ainsi une poussière anhydre venant se déposer sur les feuilles alentour jusque-là si vives. En quelques semaines les cours se couvrent de grains de maïs, prenant la place du café qui sera transformé ailleurs. Les bananiers sèchent, plus d’eau dans les fossés. La cérémonie annonçant le début d’une campagne de dépistage dans le village de Kainja est assez bruyante pour attirer les pécheurs et les agriculteurs éparpillés au gré des chemins. Ils resteront à l’écart des pontes du village disposés à l’ombre des tentes. Sur la route du retour, les villageois de Mahyoro saluent d’un sourire tranquille le convoi clôturant ce jour de transhumance.